Oui, vous avez bien lu. Moi qui ai des enfants si extraordinaires, je suis pour le droit à l'avortement.
Mais soyons clairs : je ne suis pas pour l'avortement comme moyen de contraception. Je crois cependant que les femmes sont libres de disposer de leur corps comme bon leur semble. Trop d'enfants viennent au monde dans le non-amour. Nous nous devons d'être honnêtes avec nous-mêmes : je suis persuadée que nous le savons lorsque nous sommes prêtes à être mère. Je le savais moi. J'étais prête. Et l'univers m'a entendu, y'a pas de doute là-dessus!
Mais revenons-en à nos moutons. Il y a quelques jours je discutais avec une amie. Elle a pris une grande décision dernièrement concernant son travail et elle m'a dit : "C'est la 3e meilleure décision de ma vie". Ah bon? Je lui ai donc demandé qu'elles étaient les 2 premières et elle m'a répondu : "La 1re, c'est lorsque je me suis fait avorter il y a de cela plusieurs années". Je salue cette grande femme de s'afficher si honnêtement. Pourtant, elle en veut des enfants et elle mord à pleine dent dans la vie! MAINTENANT elle est prête. Elle ne l'était pas à ce moment. Et je ne connais pas les circonstances qui ont mené à cette grossesse non désirée. Je fais confiance à son bon jugement et si elle m'a dit que c'était la meilleure décision de sa vie, c'est qu'elle avait raison de le faire. Sinon elle ne vivrait pas en paix avec sa décision...
Je me souviens à l'été 2003 j'étais au Pérou, dans la maison de mon ami Willy à Lima. Un soir nous avons écouté le film Le crime du Père Amaro et une longue discussion s'en est suivie. C'est que Willy étudiait alors en médecine et à l'école, on leur disait que la vie est sacrée, qu'il faut donc la sauver à tout prix. Ça donne de bien tristes situations parfois de s'acharner à vouloir sauver la vie à tout prix...
Bien certainement il existe aussi de magnifiques exemples de réussite suite à une grossesse non-désirée. Mais encore une fois, si ce sont des réussites, je suis persuadée que c'est parce que ces femmes avaient choisi d'aller au bout de leur grossesse.
Dans certains pays, l'avortement est illégal. Des avortements sont tout de même pratiqués, mais je vous laisse imaginer les conditions déplorables dans lesquelles ils se font. Des femmes meurent suite à d'atroces douleurs ou infections, ou tout simplement au bout de leur sang... Est-ce qu'on voudrait en revenir à ça chez nous???
Une amie m'a envoyé un courriel hier. Je vous joins le texte qui s'y trouvait et l'invitation à une manifestation le 1er juin prochain à Montréal :
Nous ne voulons pas retourner en arrière ! NON au C-484 !
Le 21 novembre 2007, le député conservateur Ken Epp déposait, à la Chambre des communes du Canada, le projet de loi C-484 : Loi sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels. Bien qu’il ait été déposé par un député conservateur, ce projet de loi privé fut préparé par un groupe de députés contre l’avortement, dont des députés libéraux.
Le projet de loi C-484 vise à amender le Code criminel afin de punir tout acte de violence entraînant la mort d’un « enfant à naître ». Ce projet de loi cherche implicitement à accorder une identité juridique au fœtus alors qu’il n’en détient pas dans les lois actuelles. La redéfinition juridique du statut du fœtus permettra aux anti-choix de rouvrir le débat sur la « légalité » de l’avortement. Cette tactique a été utilisée par la droite américaine pour criminaliser l’avortement.
Le corps des femmes a toujours été considéré comme une propriété publique. Lorsque la femme est enceinte, son corps lui appartient encore moins: elle ne peut plus fumer, boire d’alcool, faire de vélo, etc. Cette loi donnera un contrôle légal de plus sur le corps des femmes. Cette tentative de restreindre la liberté des femmes utilise un univers peu connu de la population : le droit. En donnant à « l’enfant non encore né » un statut juridique distinct de la mère, le projet de loi C-484 affirme que la femme enceinte n’est plus une seule personne. Les droits du fœtus ne cesseront de limiter ceux des femmes. Le projet de loi C-484 ouvre ainsi la porte à une série de réinterprétations juridiques quant à la responsabilité d’une femme enceinte à l’égard du fœtus qu’elle porte.
Ce projet de loi est présenté pour protéger les femmes enceintes face à des actes criminels. La violence envers les femmes, qu’elles soient enceintes ou non, est toujours inacceptable. Quand la violence conjugale apparaît lors d’une grossesse, elle doit être dénoncée en tant que telle. La reconnaissance de droits au foetus n’empêche pas les violences faites aux femmes. La maternité doit demeurer un choix pour toutes les femmes; tout comme les moyens de contraception et l’éducation sexuelle doivent être accessibles à toutes.
Les femmes ont arraché à la droite religieuse et conservatrice le droit de décider de leur corps. Nous ne voulons pas retourner en arrière. Soyons dans la rue le 1er juin pour envoyer un message clair à Ottawa! Non au projet de loi C-484 !
Je vous invite donc à vous y rendre le 1er juin si cela vous est possible et si le discours vous rejoint.
Mais en attendant dites-moi, et vous, qu'en pensez-vous?
5 commentaires:
Je crois que l'avortement est un choix personnel, il y aura toujours du monde qui abuserons de ce choix et d'autre qui s'auront l'utiliser convenablement... Alors l'avortement est un sujet tabou car il place nos valeurs sur la scène, je dirais que tout dans la vie n'est qu'ne question de perception.
Je n'ai jamais été confronté à une telle décision, je ne sais donc pas quelle serait ma réaction. Est-ce que je suis pour ou contre... Je ne crois pas que je suis en mesure de le savoir.
Chacun fait des choix qu'ils croient être les meilleurs pour lui même. Vive sa vie et respceter celle des autres.
Voilà ma vision
Il est certain qu'un projet de loi comme le C-484 ne peut pas passer. Je donne raison au fait qu'enceinte, notre corps ne nous appartient pas. Notre entourage s'implique beaucoup dans notre grossesse et c'est difficile de vivre ce petit bonheur seule avec ton conjoint.
Je me prononce aussi pour l'avortement. J'ai vécu l'expérience du Prénatest avec un résultat probable de trisomie et la question n'a même pas été débattue: je ne voulais pas de l'enfant. Égoïsme de ma part ou gros bon sens de ne pas infligé ce triste sort à un enfant?!? Heureusement, l'amnio m'a confirmé un petit être en santé et je suis la maman la plus heureuse!
Je suis pour l'avortement dans les cas d'inceste, de viol, de maladies probables (VIH)... Par contre, je suis contre le fait que ce soit remboursé par certains régimes d'assurance maladie, surtout dans les cas de mauvaises contraceptions. Des milliers de femmes infertiles paient des sommes astronomiques pour connaître le bonheur d'être mamans et d'autres se débarassent de foetus librement... l'Univers est parfois injuste ;-)
Merci gentes dames pour vos commentaires.
Ensemble nous faisons évoluer la réflexion sur l'avortement qui n'est ni toute blanche ni toute noire, mais qui comporte une infinité de nuances...
Bonne journée à vous! Et à toutes et tous!
Je viens tout juste de lire le texte... j'avais du retard à rattraper.
Je crois que effectivement l'avortement peut être un sujet tabou, mais dans ma tête non.
Je n'arrive toujours pas à croire que dans certains pays ce soit illégal. Alors, de revenir en arrière et de condamner l'avortement, c'est complètement arriéré!
Le féminisme au Québec a eu une grande influence sur la société Québécoise et il est encore assez fort. Est-ce que les hommes en auraient marrent à ce point? Au point d'enlever ce droit aux femmes?
Je serais bien curieuse de savoir combien de député du sexe féminin on préparé ce projet de loi...
L'avortement doit rester un choix en autant que ce soit le meilleur!
Bonjour!!
Je m'était donné le devoir de lire ce texte...même si je le trouvait long. Après le 2e paragraphe, je ne l'ai pas trouvé si long et ça m'a choqué de voir que certaines personnes semblent vouloir revenir en arrière.
Je ne sais pas vraiment comment m'exprimer pour dire que je suis totalement en faveur du libre choix à l'avortement.
Comme la pilule du lendemain, l'avortement n'est pas un mode de contraception souhaitable mais tous les enfants devraient pouvoir grandir dans un milieu stimulant et rempli d'amour. Certaines grossesses n'entraineront pas de conditions gagnantes pour qu'un enfant grandisse dans le bonheur, donc pourquoi ne pas donner droit à la mère (et idéalement en concertation avec le père) le choix à l'avortement. Dans des cas de viol, d'enfant potentiellement lourdement malade, de mères adolessentes, toxicomanes ou même violentées, je crois bien que l'enfant résultant une telle situation n'aurait pas nécessairement une vie très resplandissante... Évidamment, il faut faire la part des choses et chaque cas est unique.
J'ai dû recommencer ce texte 10 fois. J'espère que je n'ai pas été trop directe ou voire même froide face à un sujet aussi délicat que la vie... Car si on peut choisir de se faire avorter, c'est qu'on a aussi le choix de la vie ainsi que toutes les conséquences (autant positives que négatives) que ça entraine.
Je suis mère de 2 beaux enfants et je crois malgré tout que j'aurais beaucoup de difficulté à me faire avorter.
Pascale
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