27 décembre 2009

La peeeelle !

Avec la neige vient le festival de la pelle. Nous sommes donc allés visiter le Canadian Tire du coin pour nous procurer 3 pelles pour enfants.

Ce fut une expédition en soit. Lorsque nous sommes entrés dans le magasin, les petits ont pris chacun leur côté. Il a donc fallu les installer sans tarder dans des panier pour les "rouler" partout dans le magasin. Ils ont finalement choisi eux-mêmes leurs pelles : une bleue pour Yoan, une rouge pour Mael et une jaune pour Olivier.

Lorsque nous sommes passés à la caisse, il a fallu négocier fort pour extirper la pelle des mains d'Olivier et en "scanner" le code barre. Et lorsque nous sommes sortis, ils ont immédiatement commencé à pelleter l'entrée du Canadian Tire! Pas question de les faire bouger, ils voulaient pelleter M-A-I-N-T-E-N-A-N-T ! Les gens qui sortaient du magasin devaient les contourner. Nous nous sommes même fait demander si nous prenions des contrats saisonniers...

Lorsque nous avons réussi à les ramener à la voiture pour les asseoir dans leurs sièges, nous avons eu droit à une triple crise de larmes comme nous n'en avions pas eu depuis longtemps. Les 3 qui pleuraient à l'unisson : "La peeeeelle! La peeeeeeeeeelle!" Nous avons dû faire diversion avec un autobus qui était stationné tout près, mais ce ne fut qu'une pause dans la symphonie...

Je suis de plus en plus convaincue que les pelles, les autobus scolaires et les essoreuses à laitue, tout ça est probablement déjà inscrit dans les gènes des petits garçons...

;)

La chorale du bonheur

Cet automne, j’ai chanté dans la chorale du bonheur.

Oui, depuis septembre je chante dans une chorale et c’est du pur bonheur. Des amies, Mamie, mon amoureux et les enfants sont venus nous entendre chanter. Et semblerait que toutes ces personnes ont passé une fort agréable soirée !

Une chorale toute simple, sans prétention. Des personnes d'un même milieu de travail qui se rencontrent tous les mercredis pour chanter ensemble pendant 45 minutes. Une médecin-musicienne et une pianiste pour nous guider et nous accompagner, toutes deux avec un coeur grand comme le monde.

Je ne pourrai malheureusement pas conserver ce moment magique à mon horaire. Mais qui sait, peut-être à l'automne?

Je vous laisse sur un extrait du roman "L’élégance du hérisson" de Muriel Barbery :

C’est beau, une chorale
Réflexion d’une jeune fille de douze ans devant la chorale de son collège

" …le silence s’est fait et ça a commencé.

À chaque fois c’est un miracle. Tous ces gens, tous ces soucis, toutes ces haines et tous ces désirs, tous ces désarrois, toute cette année de collège avec ses vulgarités, ses événements mineurs et majeurs, ses profs, ses élèves bigarrés, toute cette vie dans laquelle nous nous traînons, faite de cris et de larmes, de rires, de luttes, de ruptures, d’espoirs déçus et de chances inespérées : tout disparaît soudain quand les choristes se mettent à chanter. Le cours de la vie se noie dans le chant, il y a tout d’un coup une impression de fraternité, de solidarité profonde, d’amour même et ça dilue la laideur du quotidien dans une communion parfaite. Même les visages des chanteurs sont transfigurés; je vois des êtres humains qui se donnent dans le chant.

À chaque fois, c’est pareil. J’ai envie de pleurer, j’ai la gorge toute serrée et je fais mon possible pour me maîtriser mais, des fois, c’est à la limite : je peux à peine me retenir de sangloter. Alors quand il y a un canon, je regarde par terre parce que c’est trop d’émotion à la fois : c’est trop beau, trop solidaire, trop merveilleusement communiant. Je ne suis plus moi-même, je suis une part d’un tout sublime auquel les autres appartiennent aussi et je me demande toujours à ce moment-là pourquoi ce n’est pas la règle du quotidien au lieu d’être un moment exceptionnel de chorale.

Lorsque la chorale s’arrête, tout le monde acclame, le visage illuminé, les choristes rayonnants. C’est tellement beau.

Finalement, je me demande si le vrai mouvement du monde, ce n’est pas le chant.
"