23 août 2006

Maman! C'est finiiiiiiiiiii!

Ben oui, toute bonne chose tire à sa fin. Me voici donc à la veille de mon départ, mettant la main aux derniers préparatifs.

Je pars satisfaite. Je pars reposée. Je pars la tête pleine de souvenirs, pleine de belles rencontres. Et ça s'est poursuivi jusqu'à la fin vous savez!

Depuis que le groupe est parti, j'ai l'impression qu'un mois entier s'est écoulé tellement il s'en est passé des choses! D'abord je suis allée rencontrer une organisation qui s'occupe de jeunes victime de violence familiale ou de violence sexuelle. J'y ai d'ailleurs vu la jeune fille dont je vous avais parlé lors de notre visite à la Chureca, le dépotoir de Managua. J'ai connu son histoire... Je vous jure, une bien triste histoire se cache derrière ce joli sourire.

Sinon jeudi dernier je me suis dirigée vers l'île d'Ometepe. Je crois que c'est définitivement mon coup de coeur. Une tranquilité extraordinaire! J'ai passé quelques jours dans une petite auberge écologique nommée "El Porvenir". J'y ai d'ailleurs fait la connaissance de Marie-Ève et Karine, 2 Montréalaises fort sympathiques que j'espère revoir à mon retour au Québec!

J'ai ensuite fait la rencontre d'une petite association de femmes extraordinairement dynamiques, j'ai fait de l'équitation, escaladé un volcan, ouf!

J'aurais une tonne de choses à vous dire mais me reste 3 minutes à la connexion!

Je vous fais signe de Québec dasn quelques jours, trop de choses à raconter...

Merci à ceux et celles qui m'ont envoyé un mot!

Mouuuuuuuuuuuuuuuan!

Hasta pronto!

Marjo xx

16 août 2006

La luz se fue... Y mi grupo tambien!

"La luz se fue", ça veut dire "l'électricité est partie". Et c'est une phrase on ne peut plus commune ces temps-ci. C'est vraiment une crise énergétique incroyable. Je discutais avec la dame du petit dépanneur tout à l'heure et elle me disait que hier, dans toute la journée ils ont eu 5 heures d'électricité. Et même ici dans le quartier où je vis, ils commencent à couper l'eau quand ils coupent l'électricité.

L'énergie est donc le sujet de l'heure. La dame m'informait aussi que des manifestants sont allés occuper le ministère de l'énergie. Enfin!!! Y'était temps que les gens se mobilisent! C'est rendu tellement ridicule cette crise. Pas de lumière la nuit, alors le taux de criminalité est en hausse... Hier c'était le ministère de la santé qui sortait publiquement pour dire qu'ils ont eu pour je ne sais plus quel montant de dommage à leurs équipements et que ça serait la moindre des choses que Union Fenosa les informe de l'horaire des coupures avant de couper l'énergie des hopitaux. Certains ont des systèmes alternatifs (des génératrices), mais ne sont pas équipés pour faire face à une panne généralisée d'une vingtaine d'heures!

D'ailleurs pour terminer sur ce sujet, en première page du journal ce matin on pouvait voir des manifestants qui ont allumé des feux pour protester contre Union Fenosa. Sur la photo on y voit une dame avec sa chaudière qui essaie de ramasser l'eau qui sort du boyau d'arrosage que tient un pompier pour éteindre un pneu enflammé!!! Vraiment, j'espère que ce sont plusieurs personnes qui partagent la responsabilité de la décision de faire des coupures d'énergie de la sorte. On dirait que je comprendrais mieux... Ça me rappelle Pierre Légaré qui expliquait sa théorie à l'effet que "plus que t'es de monde, plus que t'es épais". Parce que si c'est juste un gars seul dans son bureau, j'espère qu'il fait des cauchemars!

Après l'énergie, c'est le groupe qui s'en va!

Eh oui, ça me fait tout drôle... J'arrive de l'aéroport, je suis allée reconduire le groupe ce matin. Ça me fait drôle de penser que ce soir ils vont dormir au Québec. Mais c'est aussi correct qu'il me reste une semaine car je n'ai pas encore fait mes aurevoirs au Nicaragua ni entâmé mon bilan personnel de cette expérience. Je tâcherai donc de faire ça dans la prochaine semaine, tout en terminant le mandat que j'ai avec Plan Nagua.

Je me sauve donc, je vais aller dîner. Cet après-midi je rencontre 2 partenaires potentiels pour Plan Nagua, et demain tôt je pars pour Ometepe, une île au milieu du Lac Nicaragua. Je vous en reparlerai à mon retour, mais si vous avez envie de fouiller sur le Nicaragua, vous pouvez toujours aller à http://www.intur.gob.ni/

Sur ce je vous laisse, passez un bon restant de semaine! De mon côté je serai de retour dans les bras de mon amoureux dans 8 dodos!

Mouuuuuuuuuuuuuuan!

Marjo ;)

12 août 2006

"Bienvenue au tiers-monde"

"Nous éprouvons présentement une crise de l'énergie au Nicaragua. Pour cette raison, nous n'avons ni eau ni électricité et nous ne savons pas à quelle heure le service sera rétabli. Nous nous excusons du désagrément. Bienvenue au tiers-monde."

C'est en gros ce que disait la note affichée à la réception de l'hotel ce matin. Toute la semaine ici à Granada l'électricité a été coupée vers 6h le matin et revenait vers 14h. Ça fait donc 2 matins qu'on me dit que mon pain ne sera pas toasté parce que le toaster ne fonctionne pas et que je demande qu'on me passe mon pain dans la poêle pour le rotir un peu. Ce matin, le personnel de l'hôtel prenait de l'eau dans la piscine pour flusher les toilettes...

Cette crise de l'énergie au Nicaragua est vraiment incroyable. Je vous en avait parlé au début de mon séjour quand il y avait des coupures à toute heure du jour et de la nuit. Et puis il y a eu une accalmie, et puis une autre période où les coupures étaient prévues et affichées dans le journal. Et là c'est reparti de plus belle, même que le gouvernement lui même dit que la crise est telle que les coupures de rationnement d'énergie seront effectuées jusqu'à la fin de l'année!!!

Je ne sais pas si vous pouvez vous imaginer ce que c'est que d'avoir un comptoir de crème glacée au Nicaragua quand on vous coupe l'électricité environ 8 heures en ligne... Ou tenir une boucherie... Ou tenir des activités dans un local fermé sans ventilateur...

Heureusement que pour la journée d'évaluation en groupe j'avais loué un local à plafond très haut avec de grandes fenêtres. Au moins, l'air circulait librement! D'ailleurs en passant, cette journée d'évaluation finale du stage s'est bien déroulée. Notre première activité a été de trouver un totem à chacun des membres du groupe. De mon côté on m'a qualifié de "poisson épanoui" ! Poisson parce que "comme un poisson dans l'eau", pis épanoui parce qu'on me dit que je semble zen... Coudonc Pat, t'avais peut-être finalement raison!!! ;)

J'aimerais bien vous mettre la photo que nous avons prise à la fin de la journée, photo où tout le monde mime son totem... Vous devriez voir le sourire de notre "zèbre coloré", ou la mimique de notre "coccinelle créative"... Ou encore notre "panda amical", notre "canard sympatique", notre "hérisson chaleureux", notre "giraffe réfléchie", notre "lion décontracté", notre "pinguin jaseur" ou notre "écureuil rieur" !!! Ça va faire drôle de me retrouver ici sans le groupe. Mais c'est correct, je terminerai le stage comme je l'ai commencé, seule à Managua. J'aime bien les transitions seules avec moi-même. Ça me permet de faire le vide avant de partir. Ainsi tout s'absorbe beaucoup mieux à l'arrivée...

Je me sauve, c'est l'heure d'aller souper. Je pense que ce soir on va essayer "Le 3e oeil". Si on se fit au menu ça va être bon!

Hasta pronto! Dans 12 dodos!

Marjo ;)

10 août 2006

L'heure est au bilan!

Eh oui, nous en sommes rendus à la partie finale du projet, soit le bilan. Pour ce faire nous avons quitté la communauté ce matin. Je vous jure qu'il y avait de l'émotion dans l'air! Toutes les familles étaient venues reconduire les stagiaires devant chez nous. C'est fou ce qu'il peut se créer des liens forts entre des personnes qui ne connaissaient rien une de l'autre il y a à peine un peu plus de 2 mois!

Chaque stagiaire a donc rempli une évaluation et pour en discuter je les rencontrerai tous individuellement demain. Neuf rencontres d'environ 1 heure chacune, ça fait une grosse journée! Mais à la mi-stage ça s'était très bien passé et les conversations furent fort intéressantes.

Ensuite pour samedi j'ai réservé un local pour que nous puissions passer la journée en groupe. C'est au 2e étage d'un vieil édifice colonial avec grandes fenêtres battantes qui s'ouvrent et donnent une superbe vue sur le parc et l'église en face. Je suis certaine qu'on va bien rigoler pendant cette journée, du moins c'est mon objectif!

Bon, je me sauve... Je voulais juste vous saluer en passant. Je sais que dans les derniers messages j'y suis plutôt allée de descriptions de mes allées et venues... J'ai pourtant la tête qui bouillonne de pleins de sujets différents : l'éthique, la vie de groupe, la mobilisation des gens, les relations humaines entre personnes de cultures différentes, l'organisation du travail, la discipline de vie, l'organisation sociale dans un quartier comme celui d'Acahualinca, les impacts des actes violents (je ne vous l'avais pas dit, mais j'ai une stagiaire qui s'est fait voler son sac sous la menace d'un revolver...), et bien d'autres sujets encore!

Alors bref, je vous fais la bise jusqu'à la prochaine fois. Je donne un dernier blitz d'ici au départ du groupe, soit mercredi prochain.

Hasta luego!

Marjo xx

05 août 2006

Une visite al campo!


Ouf! Le temps file à une vitesse folle! Déjà le 5 août. Je commence le décompte, dans 19 dodos je serai de retour au Québec.

Depuis mon dernier message les jours, les rencontres et les évènements se sont succédés. Dans les moments marquants, je vous dirais sans contredit que ma visite de quelques jours "al campo" (à la campagne) m'a fait le plus grand bien.

C'est qu'à Acahualinca, le quartier où nous vivons, le bruit est chose naturelle et quotidienne. Dès les 5h ou 6h du matin les autobus sans silencieux passent devant chez moi, les chiens jappent, les coqs chantent et les amateurs de musique allument leur système de son. Vous comprendrez donc que le chant des cigales et le bruit du vent dans les feuilles sont apparus comme de la douce musique à mes oreilles.

C'est que nous sommes allées visiter l'autre groupe de Plan Nagua qui est aussi au Nicaragua et qui travaillent sur un projet d'éco-tourisme avec 2 coopératives. Ces coopérativent portent le nom de "Nicaragua Libre" et "La Granadilla".

En passant, vous remarquerez que je parle de ce voyage au féminin, c'est que le seul gars du groupe était malade, nous avons donc dû quitter sans lui...

Nous avons fait une visite de La Granadilla qui fut tout à fait charmante et des plus instructive! Nous avons dû passer une bonne heure avec les propriétaires de la première propriété où notre guide nous a conduit. L'homme était si fière de nous enseigner tous les différents fruits, les différentes plantes médicinales, les façons de récolter les haricots rouges, etc. Nous avons goûté plusieurs fruits, goûté du vin maison fait à partir de fleurs, bu l'eau d'une noix de coco que notre guide a ouvert devant nous avec sa machette, etc.

Le lendemain, nous sommes parties après le petit déjeuner à destination de "Aguas Agrias", une autre coopérative à environ 12 km de La Granadilla. Nous avions la possibilité de faire le trajet à cheval ou à byciclette. Vous devinerez donc ma joie d'enfourcher ma nouvelle byciclette non ajustée à ma taille et dont les vitesses ne fonctionnaient pratiquement pas! Mais qu'à cela ne tienne, c'est le sourire aux lèvres et le coeur léger que j'ai donné mes premiers coups de pédale!

Une douzaine de kilomètres plus loin sur une route de terre cahoteuse, nous sommes arrivées à destination. Les responsables de l'endroit nous ont fait faire le tour du proprio (mine de pierre, plantation de bananes sucrées et bananes plantains) pour terminer par une baignade bien méritée dans la rivière! Qu'elle est douce la sensation de notre corps qui se glisse complètement dans l'eau fraîche... Les 2 jeunes filles qui nous avaient accompagnées se sont aussi jetées à l'eau, toutes deux avec leurs vêtements! C'est que les maillots de bain ne font pas nécessairement partie de la garderobe des gens à la campagne... Ils se baignent donc avec leurs vêtements.

Le lendemain se terminait notre séjour à La Granadilla. Mais comme les 2 jours suivants étaient des journées libres, 5 d'entre-nous avons décidé de visiter une 4e coopérative du nom de Sonzapote.

Sonzapote est situé sur une île, Zapaterra, au coeur du Lac Nicaragua. Deux longues heures de "chaloupe" à moteur pour nous y rendre, ça été bien assez pour que 2 des stagiaires passent du rosé au vert tendre... Je parle bien entendu de leur teint... ;)

Je pourrais en parler longtemps mais mon temps internet se termine dans quelques minutes. Mais je tiens à vous dire que Sonzapote est magnifique. La petite auberge est située au haut d'une falaise d'où l'ont peut observer le soleil se coucher derrière le volcan Mombacho (voir photo en haut). Tout ça bien étendue dans un hamac! J'ai donc marché beaucoup pendant ce weekend, une marche de 2 heures la première journée et une marche de 5-6 heures avec un guide la 2e journée. Nous avons vu des serpents, des arbres gigantesques, une nature verte et luxuriante, des insectes de toutes sortes, des oiseaux, etc.

Finalement le dernier jour nous sommes allées à la pêche. Je ne connais pas le nom du filet rond que nous avons utilisé ni le nom de l'unique poisson que j'ai réussi à pêcher mais j'ai bien aimé cette petite escapade sur l'eau. Nous avons terminé le tout avec une belle discussion avec les femmes qui ont créé un centre de femmes à l'entrée de l'île. Fascinant... Au milieu de nulle part, des femmes appuyées par une coopérante italienne se sont serré les coudes pour se donner les moyens d'améliorer leur santé et leur situation socio-économique. Bravo!

Déjà, le projet tire à sa fin

Eh oui, déjà le projet tire à sa fin. Nous entamons le dernier droit, les stagiaires repartent le 16 août prochain. D'ici là nous avons une fête de rue demain (c'est nous et les jeunes du centre qui l'organisons), une sortie à la piscine lundi avec les moniteurs et les volontaires du centre, une corvée de peinture au centre mardi, une petite fête avec les familles mercredi soir, un voyage à Granada jeudi, des journées de bilan vendredi et samedi, pour finalement terminer avec quelques jours de congé pour les stagiaires avant leur départ.

Sinon la vie suit son cours à Acahualinca pour les quelques jours qu'il nous reste. Nous avons présentement une vague de chaleur ici (!), même les Nicaraguayens se plaignent : "Aye! Qué calor!"

Les coupures de courant ont recommencé, et pour la 5e ou 6e fois (j'ai perdu le compte...) les cables de téléphone ont été volés dans le quartier. Cette fois-ci ça a pris une semaine pour les remplacer...

Je me sauve, je dois aller sortir mon linge de la laveuse. Ben oui, figurez-vous donc qu'une vieille laveuse est apparue chez nous cette semaine et que ce matin, Thelma m'a offert de l'utiliser. Vous comprendrez qu'elle n'a pas eu besoin de me tordre le bras très longtemps...!

Bonne semaine, je vous laisse avec une photo de notre joyeux équipage pour la pêche!

Hasta luego!

Marjo xx

PS : Pis, l'avez-vous essayé la recette de "Arroz con piña" que je vous ai laissé la dernière fois?